
Y a-t-il des hardskills indispensables ?
A l’heure actuelle, la tendance est plus aux « soft skills », à l’état d’esprit et au « mindset » quand il s’agit de réfléchir à un recrutement. On le sait, on ne peut rien faire si une équipe n’a pas une bonne dynamique. Toutefois, de plus en plus de personnes tendent à tirer la sonnette d’alarme : certes, il faut une adéquation sur le plan « personnalité », toutefois, il ne faut pas oublier que ce qu’on appelle désormais les « hard skills » sont parfois indispensables. Il ne vous viendrait pas à l’esprit de choisir un chirurgien sur sa simple capacité à être « team spirit », vous allez bien entendu vérifier qu’il connaît son métier et a, si possible, déjà pratiqué l’intervention que vous allez subir.
Différencier les fondations des décorations
Nous sommes bien d’accord, à votre entrée dans la vie professionnelle ou dans un nouveau poste, il y a forcément des éléments qu’on doit avoir pour prendre un poste, et ces éléments sont à chaque fois différents en fonction du poste évoqué.
Sur un poste de traducteur Anglais/Français, on se doute bien qu’il est difficile de prétendre au poste sans savoir un mot d’Anglais. De temps à autres, certains postes affichent clairement quelles sont les compétences nécessaires à l’obtention du poste. En revanche, parler italien ou français, si l’on reprend notre exemple, ne devient qu’une compétence annexe, une corde de plus à votre arc, mais ce ne sera pas la corde à mettre le plus en avant lors de votre candidature.
Là où il faut faire très attention justement, c’est dans la définition de votre projet pro. Si vous souhaitez vous orientez vers telle ou telle carrière, le mieux est d’identifier les compétences qui sont les plus récurrentes (que ce soit en termes de maîtrise de logiciel, de langues, d’outils, de connaissances, etc.) et de faire en sorte de les posséder le plus rapidement possible et ensuite de voir comment les approfondir au mieux.
Certaines compétences, pourtant indispensables, peuvent s’apprendre sur le terrain. Parfois, ce sont même uniquement sur le terrain que l’on peut les découvrir, ou du moins les mettre en application. Il est difficile voire impossible par exemple d’apprendre à être management sans jamais encadrer vous-même une équipe ? La part d’empirisme demeure importante et n’oublions pas que l’apprentissage ne s’arrête jamais.
Il ne vous viendrait pas à l’esprit de choisir les meubles avant de connaître la taille de votre futur logement ! Ainsi, il vous faut bien comprendre quelles sont les compétences « de base » à avoir absolument et ensuite celles qui viennent parfaire votre décoration.
N’oubliez pas également que le marché du travail est constamment en mouvement. Ce qui pouvait être considéré comme accessoire il y a quelques années est peut-être devenu entre temps un incontournable du métier. De la même façon, chaque poste a des attentes différentes en fonction des niveaux de séniorité. Plus vous engrangez de l’expérience, plus vous devez justifier de nouvelles compétences.
La construction de votre projet pro : la clé pour savoir quelles compétences sont indispensables.
Ce qui différencie un bon profil d’un excellent, c’est tout simplement la compréhension que l’un et l’autre ont de leur environnement. Un bon profil aura les compétences nécessaires sur une fiche de poste, un excellent profil les aura développés depuis quelques temps afin d’être opérationnel directement dessus.
Un excellent profil aura peut-être anticipé des tendances, approfondi des éléments pour pouvoir non seulement maîtriser ces compétences, mais aussi les transmettre à autrui. Plus vous comprenez votre environnement, plus vous êtes à même de construire intelligemment votre parcours et de vous doter des compétences les plus adéquates. En effet, en fonction des secteurs, les compétences demandées ne sont pas les mêmes. Si vous savez d’ores et déjà quel(s) secteur(s) vous intéresse(nt), alors n’hésitez pas à vous pencher sur les prérequis de celui/ceux-ci. Par exemple dans l’import-export, peu importe le poste occupé, parler minimum deux langues est très très souvent un minimum requis. Si vous ne maîtrisez qu’une seule langue, il sera bien plus compliqué de faire votre nid dans ce secteur.
Il faut également envisager le fait que certains postes sont hybrides. Ils se composent de deux parties bien distinctes, et il faut donc parfois avoir eu des expériences variées pour arriver à ce type de poste, soit pour avoir engranger un certain nombre d’expérience avant de pouvoir prétendre à des fonctions plus « managériales », soit pour avoir vu deux facettes d’un même métier. Prenons le cas d’une infirmière anesthésiste par exemple. Pour atteindre ce poste, il faut minimum deux années de pratique en tant qu’infirmier.e avant de faire une formation de deux ans. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il faut bien maîtriser les bases du métier d’infirmier.e avant de pouvoir prétendre à monter en compétences.
Bien sûr, il existe toujours des voies qui s’ouvrent au fur et à mesure, des métiers qui se créent, et anticiper n’est pas toujours possible. Il faut aussi savoir laisser une place à l’imprévu et être surpris par les chemins que nous empruntons.
On peut donc assurément dire qu’il n’y a pas de « hard skills » qui sont aujourd’hui communes à tous les emplois, à tous les secteurs. Ce qui compte le plus, c’est tout simplement de bien comprendre le secteur qui nous intéresse, les métiers qui pourraient nous rendre heureux et de faire le maximum pour en acquérir les codes et les choses nécessaires pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
Vous voulez approfondir le sujet ? Consultez notre article https://www.generationnel.fr/c-comme-competence/.