Apprendre à gérer son stress avant un entretien

Si certains ont ce flegme et cette décontraction naturelle résistante à toute situation, c’est loin d’être le cas de tout le monde… Et oui, la gestion du stress n’est pas forcément innée. Bonne nouvelle, ça se travaille ! Alors, si vous aussi vous avez une boule dans la gorge et les mains moites avant un entretien, lisez la suite :

Quel(le) stressé(e) êtes-vous ?

Physiologiquement, le stress est une réaction naturelle qui survient lorsque l’on se retrouve dans une situation où l’on se sent vulnérable ou en danger. Il a alors pour pour utilité de générer en nous les réactions nécessaires pour fuir ou combattre (augmentation du rythme cardiaque, tension des muscles..). Si votre réaction au stress est physiologique, votre corps va vous fournir naturellement les outils nécessaires pour qu’il devienne un réel moteur qui va vous faire briller en entretien !

On répertorie trois autres types de réactions au stress : 

• Emotionnelle : lorsque le stress va faire survenir un changement d’état émotionnel en nous (tristesse, colère, surprise…) ;
• Comportementale : lorsque le stress va générer un comportement inhabituel (dévaliser le frigo par exemple…) ;
• Cognitive : lorsque le stress survient, il provoque une distorsion de la réalité. Il envahit notre esprit de pensées limitantes et négatives, rendant le sommeil et la concentration difficiles.

Rien qu’en percevant le(s) type(s) de réactions au stress qui nous concerne, on peut alors l’identifier comme tel et mettre des actions en place pour le limiter (voir même capitaliser dessus). Ainsi, peu importe comment vous réagissez au stress, le plus important est d’en avoir une bonne gestion. Restez attentifs, je vais vous donner quelques astuces (qui n’engage que moi) pour réussir à dompter ce satané stress : 

Si votre réaction au stress est physiologique, votre corps va vous fournir naturellement les outils nécessaires pour qu’il devienne un réel moteur qui va vous faire briller en entretien !

La gestion du stress dans sa préparation à un entretien

En amont de l’entretien : préparez-vous !! 

On ne le dira jamais assez : un entretien réussi est un entretien qui se prépare.

Alors non, il n’est peut-être pas nécessaire de connaître par cœur l’historique chronologique et détaillé de l’entreprise. En revanche, il est bien d’avoir compris l’activité de la structure et le contour du poste, s’être renseigné(e) sur les actus récentes et sur les interlocuteurs présents pour l’échange.

Ensuite, on veille à bien composer et structurer son discours de présentation. Il doit à la fois être succinct et complet. Votre interlocuteur.ice doit comprendre votre parcours en quelques minutes seulement. Ainsi, le choix des mots et des expériences à mettre en avant sont clés. L’idée est de faire des liens pertinents entre les compétences que vous avez développées lors de vos expériences passées et le poste visé (d’où l’intérêt de bien comprendre le contour du poste).

Une fois votre pitch construit, entraînez-vous à l’oral !

Seul.e ou devant un.e proche, ça vous permettra de maîtriser votre discours sur le bout des doigts, mais aussi de connaître la tonalité et le rythme de votre voix à adopter.

Enfin, il est nécessaire de préparer des réponses aux questions les plus fréquentes.

Elles ne prendront pas toujours la même forme, le fond sera en revanche quasiment toujours le même (liste non exhaustive) :

• Pourquoi vous et pas un.e autre ?
• Quels sont vos axes d’amélioration ?
• Quelles sont vos prétentions salariales ?

Une bonne préparation vous permettra d’alléger votre esprit et d’éviter les trous de mémoire. En maîtrisant votre discours, votre confiance en sera boostée et votre stress réduit !

Il n’est jamais agréable de se sentir évalué, d’autant plus par des inconnu.es et dans un laps de temps réduit. 

On se sent passé au scanner et la pression augmente. Pourtant, il s’agit seulement d’une question de perspective. L’exercice de l’entretien est une séduction mutuelle. N’oubliez pas que vous êtes aussi là pour évaluer si l’entreprise et le poste vous correspondent ! Est-ce que les valeurs mises en avant vous font écho ? Sentez-vous que le feeling passe bien avec vos interlocuteur.ices ? Vous gagnerez beaucoup à changer votre perspective sur l’entretien d’embauche, et à le percevoir plutôt comme un échange ou une réunion de travail (réduction du taux de cortisol garanti !).

Si vous êtes plutôt sujet au stress et à l’anxiété, il est possible qu’au fur et à mesure que la date de l’entretien se rapproche, vous commenciez à remettre en question votre adéquation pour le poste.

Après tout, ils se sont peut-être trompés ? Mes compétences sont-elles réellement adaptées au poste ? Pas de panique ! C’est ce bon vieux  syndrome de l’imposteur qui vous parle. Vous êtes en train de réagir cognitivement au stress et les pensées négatives vous surplombent. Elles ne sont pas représentatives de la réalité. Rappelez vous pourquoi vous avez postulé et énumérez les raisons pour lesquelles vous êtes adapté au poste (sur papier s’il le faut). Enfin, partez du principe que la personne qui a sélectionné votre CV est compétente et connaît bien son travail (le hasard n’a rien à faire là dedans !).

Vigilance à celles et ceux qui ont un besoin accru (et incontrôlable) de contrôle.

A tous les control freak : l’échange ne se déroule jamais exactement comme vous l’avez prévu ! En étant trop accroché au script que vous avez élaboré dans votre tête, vous n’en serez que d’autant plus décontenancé lorsqu’une question que vous n’avez pas prévue surviendra. Alors, pour ne pas perdre ses moyens, on se détache des scénarios possibles, et on arrête d’essayer de prévoir l’imprévisible !  L’authenticité, l’ouverture et l’humilité seront la clé (c’est OK de ne pas avoir la réponse à toutes les questions !).

Le choix des mots et des expériences à mettre en avant sont clés.

La veille de l’entretien : détendez-vous !

Vous êtes (normalement) bien préparé.e : vous connaissez votre sujet, votre pitch et vous êtes prêt.e à éblouir vos interlocuteur.ices ! Relire vos notes est bien entendu possible, néanmoins vous n’avez plus qu’une seule chose sur laquelle vous concentrer : relaxez-vous !

Et oui, afin d’être au meilleur de vos capacités, aérer votre esprit va s’avérer nécessaire. Après tout, il mérite tout de même un peu de repos avant le jour j ! Alors, allez marcher, lisez un livre, faîtes de la méditation, mangez un plat qui vous fait plaisir, faîtes du sport, de la peinture, de l’origami, du quad… Whatever works for you !

Il s’agit ici de se vider la tête. Vous avez les connaissances en vous, il n’est pas nécessaire de bûcher comme un.e acharné.e (et de ce fait augmenter la pression). Une bonne nuit de sommeil sera votre meilleure alliée à ce stade. 

Quelques minutes avant et pendant l’entretien : inspirez / expirez !

Ça y est, on y est, notre tour approche et le rythme cardiaque s’accélère, la température du corps augmente, la boule dans la gorge apparaît…  Alors, on se reprend, et surtout :  on  r-e-s-p-i-r-e !

Rien de tel qu’un exercice de respiration réalisé avec soin pour faire redescendre la pression (et le taux de cortisol !). Pour ce faire, voici un petit exercice simple à réaliser. Il nous a été recommandé par Jean-Corentin Poisson, Formateur en prise de parole.

Tracez un carré avec votre doigt, et à chaque trait tracé, comptez 5 secondes :

Les 5 premières secondes, on inspire doucement ;

Les 5 suivantes, on retient sa respiration ;

Les 5 d’après, on expire doucement ;

Les 5 dernières, on retient à nouveau sa respiration…

Et on recommence depuis le début !

Réalisez cet exercice 3 ou 4 fois, et vous verrez que votre respiration reprendra son rythme normal.

Enfin, n’oubliez pas de sourire !

Et oui, non seulement le sourire est un réducteur de stress et d’anxiété naturel, mais en plus il augmente votre capital sympathie. Le sourire est communicatif et votre relation avec vos interlocuteur.ices n’en sera que renforcée.  Alors attention, on dose, bien sûr ! L’idée n’est pas de montrer vos belles gencives pendant toute la durée de l’échange. Objectif : créer une connexion avec la personne qui vous reçoit.

On a qu’une seule fois la chance de faire une première bonne première impression, alors faîtes travailler les zygomatiques !

Mais surtout : 

Gardez en tête qu’il est normal de stresser avant/pendant un entretien d’embauche. Les recruteur.euses en ont conscience et ont l’habitude !  Vous n’êtes pas un robot, mais bel et bien un être humain. Le stress est une réaction normale et personne ne vous en voudra si vous prenez quelques secondes pour respirer et réfléchir à votre propos !