Les fausses bonnes idées pour se préparer en entretien

Ah les entretiens, ces moments de vie que nous adorons tous. Comment s’habiller ? Dois-je ramener mon CV ? Est-ce que je n’ai pas un bout de salade entre les dents ? Oh non, je n’ai plus Internet, comment vais-je faire ma visio ? Bref, autant de questions que l’on se pose tous, qui nous rajoutent un peu de stress et qui du coup viennent perturber ces moments si particuliers.

Dès que l’on passe un entretien, tout notre entourage y va de son petit conseil, chacun à LA réponse à sortir absolument, la petite anecdote sur son pire entretien d’embauche où d’un coup le bâtiment a pris feu, j’en passe et des meilleurs. Pourtant aujourd’hui, on voulait vous parler des fausses bonnes idées, celles qui vous desservent plus qu’autre chose en entretien, alors que vous tentiez de vous mettre en avant ! Petit tour d’horizon de ces quelques « bonnes idées » qui peuvent vous porter préjudice !

Fausse bonne idée numéro 1 : Jouer un rôle

Quand j’étais plus jeune, je détestais parler aux gens que je ne connaissais pas. Mon angoisse numéro 1 : me retrouver dans une salle pleine d'inconnus et devoir leur parler. Avec le temps, j’ai appris à composer avec cela et aujourd’hui, je me sens moins démunie face à l’adversité. Seulement, au cours de mon parcours, j’ai parfois dû me retrouver dans des situations inconfortables. Le conseil qu’un professeur m’avait donné à l’époque : « fais comme si tu étais à l’aise et sociable. Parle aux gens, va les voir spontanément. » Sauf que ça ne fonctionnait jamais. Pourquoi ? Parce que je jouais un rôle, celui de la personne à l’aise et hyper souriante. Les personnes présentes ressentaient clairement mon inconfort et je passais pour quelqu’un d’hypocrite.

Souvent en entretien, on veut tellement intégrer l’entreprise qu’on se met à imiter les personnes en face de nous, ou bien on se renseigne sur les personnes de l’entreprise et on pastiche voire parodie les personnalités de nos interlocuteurs. Or, on sait tous quand quelqu’un fait semblant.

Un entretien n’est pas une répétition d’une pièce de Molière, quoi que l’on puisse se demander que diable allez-vous faire dans cette galère… Il vaut mieux préférer la sincérité et l’honnêteté. En effet, potentiellement, vous êtes amenés à travailler avec ces personnes, donc tôt ou tard, ils découvriront votre « véritable » personnalité. Et puis, si vous changez votre personnalité pour ces personnes, cela veut-il vraiment dire que vous avez envie de travailler avec eux ?

Mieux vaut jouer carte sur table depuis le départ, être honnête, sans non plus tomber dans l’extrême inverse bien sûr, le recruteur n’a pas forcément besoin de savoir que l’association du bleu et du rose fuschia vous donne des boutons, mais soyez vous-mêmes. Votre personnalité est aussi importante que vos compétences.

Un vieil adage me revient à l’esprit au moment où j’écris cet article, et le voici : « chassez le naturel, il revient au galop ». Que se passera-t-il si vous décidez par exemple de vous montrer très ouvert et prompt à la discussion, alors qu’en une semaine de présentiel, vous n’avez adressé la parole à personne ? Que se passera-t-il si vous vous êtes vantés de vos capacités organisationnelles alors que vous n’arrivez pas à retrouver vos notes du premier jour ?

Cela peut paraître rien, mais nous sommes toujours plus heureux d’échanger avec vous qu’avec une version retravaillée de votre personnalité !

Fausse bonne idée numéro 2 : éviter de répondre aux questions qui vous dérangent ou mentir pour se faire bonne figure

La loi encadre bien les questions qui peuvent et ne peuvent pas vous être posées. Si vous tombez dans le cas où la question est inappropriée ou illégale, il vous appartient de le signaler, ou simplement de faire remonter le problème plus haut.

Pour rappel voici les questions auxquelles vous n’êtes pas tenu de répondre (source Hays) :

  • L’origine,
  • Le sexe,
  • Les mœurs,
  • L’orientation sexuelle,
  • L’identité de genre,
  • L’âge,
  • La situation de famille ou la grossesse,
  • Les caractéristiques génétiques,
  • L’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée,
  • Les opinions politiques,
  • Les activités syndicales ou mutualistes, et, depuis le 29 décembre 2019, date d’entrée en vigueur de la loi du 27 décembre 2019 citée en référence, l’exercice d’un mandat électif local,
  • Les convictions religieuses,
  • L’apparence physique,
  • Le patronyme,
  • Le lieu de résidence,
  • L’état de santé ou le handicap,
  • La particulière vulnérabilité résultant de la situation économique de l’intéressé, apparente ou connue de l’auteur de la décision,
  • La perte d’autonomie,
  • La capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français,
  • La domiciliation bancaire.

Hormis ces questions, vous avez toujours le droit de ne pas répondre aux questions qui ne vous plaisent pas, mais si celles-ci sont posées dans le but de mieux comprendre votre parcours, ne pas y répondre peut vous porter préjudice.

En effet, si l’on vous demande de parler par exemple de vos expériences passées, de donner des chiffres sur vos réalisations et que vous n’en avez pas préparé, plutôt que d’éluder la question, soyez transparents. Mieux vaut avouer que vous n’avez pas préparé cette question et tenter de donner une estimation à la louche. Un conseil, n’inventez pas des résultats bidons, ceux-ci peuvent se vérifier très facilement et vous semblez alors être malhonnête.

Par ailleurs, les recruteurs ont parfois envie de vous questionner sur des échecs ou des contre-performances.

Cela n’a pas pour but de vous torpiller dès le début, mais plutôt de comprendre comment vous réagissez face à une difficulté. Il n’y a jamais de bonnes ou de mauvaises réponses sur ce type de question, il s’agit plus de comprendre votre état d’esprit. Toute déception génère une frustration qu’il est normal de ressentir. Ce qu’il faut éviter en revanche, ce sont les discours policés où vous parlez de votre capacité à inspirer cinq fois par le nez, expirer quatre fois par la bouche, et cligner dix fois des yeux pour que magiquement la solution vous apparaisse.

Fausse bonne idée numéro 3 : se montrer trop friendly

Voilà quelque chose qui peut sembler étrange. Si vous tombez face à un recruteur sympathique, il fera tout pour vous mettre à l’aise, à sa manière. Certains tutoient directement, d’autres restent dans le vouvoiement, mais ils essaient au maximum de vous montrer qu’ils vous écoutent et prêtent attention à ce que vous leur dites. Notre Soyana nationale est justement professionnelle dans ce domaine. Elle sait parfaitement mettre à l’aise un candidat et lui faire prendre confiance en lui. Toutefois, cela ne veut pas dire que vous pouvez lui parler comme vous parlerez à votre ami Gérard. Certes, l’entretien peut parfois dériver sur des sujets plus légers, moins professionnels, parfois même faire quelques blagues, mais vous ne devez pas oublier que la personne en face de vous travaille. Si elle peut se détendre et passer un moment sympathique avec vous, attention à ne pas devenir trop familier avec elle.

De la même façon que le recruteur n’a pas à vous poser des questions personnelles, vous n’êtes pas supposés lui poser des questions qui peuvent être déplacées également, sous prétexte de vouloir vous intéresser à la personne qui est en face.

Si toutefois vous souhaitez signifier à la personne qui vous reçoit en entretien que vous vous êtes intéressé à elle, parlez lui plutôt de ces expériences passées, de ces études, relevez des détails qui peuvent être pertinents pour l’entretien. Évitez de lui parler de la dernière photo qu’il ou elle a publié sur Instagram.

Fausse bonne idée numéro 4 : Vouloir montrer qu’on sait tout

Les candidats se renseignent en général plutôt bien en amont de l’entretien et souhaitent montrer aux recruteurs qu’ils ont justement fait cet effort. Malheureusement, parfois cela se retourne contre eux. En effet, certains sont si impatients de montrer aux recruteurs qu’ils connaissent des choses sur leur entreprise qu’ils se laissent emballer : parole coupée, phrases du type « oui oui je sais ». Nous ne pouvons que vous conseiller de faire preuve de modération. Il est bien de laisser la personne parler car peut-être qu’elle souhaitait vous montrer les choses sous un angle différent. Vous pouvez toujours montrer l’étendue de votre connaissance en rebondissant sur un élément qui a été mentionné auparavant.

De la même façon, n’oublions pas que nous avons toujours des choses à apprendre, et l’humilité demeure une qualité à part entière. Il faut parfois accepter de creuser sur les méthodologies employées dans l’entreprise, les outils en place, pour montrer que si vous avez connaissance de la dynamique générale du projet, vous êtes curieux de comprendre comment celle-ci s’applique à cet environnement donné.

Il faut parfois proposer les choses de vous-même par exemple : « souhaitez-vous que je vous explique ce que j’ai pu comprendre de votre entreprise ? » ou bien « j’avais quelques questions sur l’organisation. J’ai pu voir que… ». Cela sera bien perçu car vous restez dans une dynamique d’échange et donc dans le dialogue plutôt que le monologue.

Fausse bonne idée numéro 5 : Jouer au nonchalant

Certains profils sont sur sollicités, certains métiers sont en tension et la concurrence entre les entreprises dans la course au recrutement est rude. Toutefois, ce n’est pas une raison pour se la jouer Stéphanie de Monaco. Comme un ouragan, votre candidature peut disparaître et vous trouverez beaucoup plus difficilement un emploi. Pourquoi ? Simplement car aujourd’hui, la plupart des entreprises souhaitent préserver un bon climat entre les collaborateurs. Jouer l’inaccessible ne sera pas en votre faveur.

N’oubliez pas que vous avez des humains en face de vous, et que ceux-ci ne vous traiteront avec respect que si vous faîtes de même. Intéressez-vous aux personnes en face de vous, peut-être n’avez-vous pas envie de rejoindre leur entreprise à l’instant T, mais cela est susceptible de changer d’ici deux ans, trois ans, etc. Si vous laissez une bonne impression, ces personnes seront plus enclines à vous recontacter ou même à vous refaire passer un entretien !

Il est important de montrer que vous avez les pieds sur terre et que vous êtes conscient du travail des personnes qui vous entourent. Quelqu’un de nonchalant en entretien peut très bien se montrer ensuite nonchalant en entreprise. Fuis-moi je te suis, Suis-moi je te suis n’a jamais très bien fonctionné 😉

Nous avons ici sélectionné quelques-unes des fausses bonnes idées les plus répandues sur les entretiens, il y en a toutefois plein d’autres, que nous n’allons pas énumérer. Le plus important est finalement de se rappeler ceci : écoutez votre instinct et votre bon sens et tout se passera bien !

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